Atelier de Présentation des Résultats de Panel sur la prise en compte du genre

Après deux semaines d’analyse des différents documents, la Coalition des Femmes Leaders pour l’Environnement et le Développement Durable (CFLEDD) a organisé, le 10 septembre 2021 à Kinshasa, un atelier de présentation des résultats issus des travaux des panels.

Ces travaux ont porté sur l’analyse des textes légaux afin d’épingler les forces et les faiblesses, menaces, opportunités et de formuler des propositions concrètes sur l’intégration de l’approche genre et la prise en compte de sa participation. Les textes ayant fait l’objet de l’analyse sont les suivantes :

Loi n°011/2002 du 29 août 2002 portant Code Forestier ;
Loi n°014-003 du 11 Février 2014 relative à la conservation de la nature ;
Loi n°11/022 du 24 décembre 2011 portant principes fondamentaux relatifs à l’agriculture ;
Document de la politique nationale agricole durable (PNAD) en cours d’élaboration.
Et la politique nationale d’aménagement du territoire (PNLT).

L’objectif de cet atelier d’une journée était de présenter les recommandations issues des travaux de 3 panels aux porteurs des réformes et programmes PIREDD, recueillir les avis des participants afin d’enrichir le document de plaidoyer pour une orientation des programmes sur terrain pour la prise en compte de la question genre.

Les faiblesses relevées dans les différents documents juridiques précités :

  • Au niveau des objectifs ou des axes, l’on a observé aucune orientation sexospécifique répondant à l’intégration du genre ou des besoins de la femme malgré son rôle dans l’exploitation et la préservation de la biodiversité ou celui de la biodiversité dans la vie de la femme
  • La loi agricole définit l’exploitant agricole : comme étant une personne physique ou morale qui exerce à titre professionnel toute activité agricole. Partant de cette définition, il y a une discrimination au regard de la femme maraichère, la plupart des femmes maraichère en RDC n’ont pas de titre professionnel.
  • Il n’est pas défini un quota de représentation des femmes dans le conseil consultatif national de développement agricole et le cadastre Agricole.

La menace relevée est essentiellement le manque de considération d’une partie prenante aussi importante avec toutes ses connaissances dans la gestion de la biodiversité pourraient entraver à un certain niveau une bonne mise œuvre de la stratégie.

Voici les recommandations issues des différentes analyses :

  • La création d’un conseil consultatif national et des conseils consultatifs provinciaux des forêts qui tiennent en compte de la participation effective des femmes au niveau national et provincial. Le conseil consultatif national s’occupera essentiellement de la planification et de la coordination du secteur forestier au niveau national, tandis que celui au niveau provincial va surveiller les provinces et des autres entités décentralisées, d’une part, et d’autre part, ils se chargeront de donner des avis dans les projets de classement ou de déclassement des forêts
  • L’implication dès le départ ministère du Genre, Femme, Famille et Enfant dans le processus de réforme forestière

L’application des connaissances traditionnelles, des innovations et des pratiques traditionnelles des hommes et des femmes des communautés locales et autochtones, identifiées et valorisées de manière équitable pour la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique.

La loi n°11/022 du 24 décembre 2011 portant principes fondamentaux relatifs à l’agriculture devra tenir compte des femmes maraichères dans son premier chapitre alinéa 3 pour éviter toutes sortes de discrimination.

Afin de rendre effectives les recommandations susmentionnées, la CFLEDD compte mener les actions suivantes en synergie avec d’autres organisations de la société civile environnementale et des organisations féminines :

Conscientiser les porteurs des reformes sur le bienfondé de l’intégration de la dimension genre dans les reformes en cours
Sensibiliser les parties prenantes (les acteurs clés à identifier) et les populations locales sur l’importance de l’intégration des femmes dans la gestion et les organes de prise de décision
Veiller à la participation qualitative et équitable des hommes et des femmes dans les différentes réformes en cours

  • Identifier les obstacles et contraintes qui pèsent sur l’aspect genre dans les réformes
  • Sensibiliser les populations locales sur l’importance de l’intégration des femmes dans la gestion et prise de décisions

Valoriser les compétences des communautés locales dans le respect de l’équilibre
Le Ministère de l’environnement et développement durable doit veiller à l’implication des femmes dans la gestion des ressources naturelles.

La CFLEDD œuvre pour l’intégration de la dimension genre dans les stratégies transversales de la gestion des ressources naturelles et la réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation forestière (REDD+) à travers son projet de plaidoyer pour l’Implication de la Femme dans les organes de Prise de décision aux différentes réformes engagées dans la Province de l’Équateur et Sud-Ubangi.

Elle vise à améliorer la participation de la femme à l’élaboration des politiques sectorielles (foncière, aménagement du territoire, forestière et agricole).

Cet atelier a abouti à l’élaboration d’une note d’orientation, un document qui vise à fournir à la CFLEDD et à ses partenaires une direction pour la mise en œuvre de la démarche sur l’égalité de genre et la voix des femmes dans leur travail, en fournissant un ensemble de lignes directrices sur le genre et en contribuant à la mise en place d’un engagement global sur le genre.

Par Natacha MOMBANDA/IEC CFLEDD

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